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Extrait du livre “Vie et voyages” par Tenulas : L'Aube pointait à l'est, le soleil naissant caché par la prodigieuse masse du mur, serpent noir gigantesque s'étendant telle une ligne parfaite à travers les plaines poussiéreuses du Naab. Parsemé sur sa surface lisse, d'immenses inscriptions luisantes comme de l'ambre au soleil semblaient animées d'une vie propre, ondulante et scintillante, maintenue par une magie perdue dans les affres du temps.
Bien que je ne put jamais observer de mes yeux nus ce qu'il se trouvait au-delà du mur, je réussis toutefois à en obtenir quelques descriptions par les rares autochtones ayant eux le courage de m'en parler. Les gens de la région sont en effet très supersticieux et peu enclins à partager leur savoir, la question de ce qu'il se trouve au-delà du mur restant pour eux un tabou dont on ne parle jamais sans bonne raison. Selon leurs dires erratiques, la contrée qui s'étendent au-delà du mur serait une terre de noire de folie, une terre où même la lumière n'ose se poser, selon leurs dire, les anciens bâtirent le mur pour contenir à jamais le monde du Mo-maï, l'ombre dévorante et démoniaque.
Au pied du mur s'étend la cité de Queshar, marquant l'extrême frontière nord des royaumes celestes, une cité d'ombre étranges, où un ordre religieux semble monter une garde éternelle face à un ennemi invisible. Personne ne s'aventure sans bonne raison à Queshar, et même les clans yakkut de la région, pourtant bien plus agressifs que leurs cousins des steppes, semble voué une répugnance superstitieuse à l'égard de la cité…
Vie et voyages, par Tenulas
