Sezrekan est un Ascendant redouté et rarement nommé à voix haute. Sorcier au génie effroyable, il est celui qui a osé percer le Voile séparant le monde matériel des Plans Supérieurs, brisant les limites du savoir mortel. Son nom est murmuré dans les cercles occultes, craint autant qu’adoré par ceux qui poursuivent la connaissance interdite.

Il est parfois considéré comme un traître aux dieux, d’autres fois comme un martyr de la vérité. Ses écrits sont proscrits, ses disciples pourchassés, mais ses symboles continuent d’apparaître sur les murs des cryptes, dans les marges de grimoires oubliés, ou dans les rêves fiévreux des mages trop ambitieux.

On le représente rarement sous forme humaine. Quand il l’est, il apparaît comme un homme au regard éclaté, le crâne couronné de flammes d’encre, tenant un livre enchaîné et un sceptre brisé. D’autres visions le décrivent comme un être d’ombres aux mille yeux, ou une voix désincarnée dans la brume.

Il n’existe pas de culte structuré de Sezrekan. Ses adeptes forment des cabales secrètes, des cercles de mages, d’alchimistes, de devins et de possédés. Chacun croit détenir un fragment de sa vérité, chacun cherche à reconstituer ses pensées perdues. Certains disent qu’il n’est pas un être, mais une conscience éclatée dispersée dans les rêves et les dimensions.

Les lieux consacrés à Sezrekan sont rares : bibliothèques souterraines, tours effondrées, portails instables, fragments d’anciens laboratoires disséminés à travers le monde. Ses rites sont dangereux, instables, et impliquent souvent la perte de raison ou de chair.

Ceux qui l’invoquent cherchent le pouvoir, mais reçoivent souvent des visions, des énigmes ou des malédictions. Le savoir de Sezrekan ne se donne pas : il se paie.

Nul ne sait d’où venait Sezrekan. Certains pensent qu’il fut un mage impérial de haut rang, d’autres un orphelin trouvé près d’un cratère céleste. Tous s’accordent sur un point : il fut le premier à franchir le Voile, à contempler ce qui se trouve au-delà des lois du monde.

Il consigna ses visions dans un livre que nul ne peut lire sans perdre l’esprit. Il conçut des artefacts impossibles, bâtit des ponts entre les plans, et attira sur lui la colère des dieux. Plutôt que d’être détruit, il disparut. Certains disent qu’il s’est décomposé en fragments de pure pensée. D’autres qu’il dort, attendant que le monde soit prêt.

Il atteignit l’Ascendance non par foi ni par sacrifice, mais par transgression. Il força les portes de l’infini, non pour dominer, mais pour comprendre. Et dans cette compréhension, il se perdit.

Aujourd’hui encore, ceux qui rêvent trop profond peuvent entendre sa voix, fredonnant des vérités interdites